Tout juste sorti de prison, Pacifique, alias Paci pour les intimes, est contacté par son ancien employeur Ashram pour reprendre son job de livreur de drogue en voiture (transport dit de go-fast). Paci n'est pas intéressé et a l'intention de se ranger, ce qui n'est pas au goût de tous ses anciens alliés. En attendant, le voici embauché en conditionnelle sur un chantier, et en couple avec Miguy, une étudiante infirmière qu'il vient de rencontrer. Paci est rapidement de nouveau sollicité par son ancien boss, mais aussi par l'Anglais, l'approvisionneur en drogues qui souhaite se débarrasser de ses alliés. Difficile pour Paci de laisser son passe de côté. Son seul espoir consiste justement à replonger de l'autre côté de la barrière pour mieux affronter ses peurs. Entre les collègues jaloux, les contrôleurs judiciaires soupçonneux et la mafia locale, on ne peut pas dire que le quotidien de Paci soit comme un fleuve tranquille. En témoigne le cliffhanger inattendu qui concluait la première partie du triptyque.

Des mois plus tard, la série nous entraîne cette fois à Calais, où Paci et Miguy se sont récemment installés. Officiellement, Paci travaille dans une discothèque, mais en réalité, il a replongé dans le business de la drogue, sous les ordres d'Ashram, son ancien patron. Pour se débarrasser une fois pour toute de son passé, décidément trop encombrant, Paci va devoir tenter un habile coup de poker : faire imploser l'empire d'Ashram. Une opération on ne peut plus dangereuse, et Miguy commence à se douter de quelque chose. Elle décide de se rendre dans le club où Paci travaille ... et la situation dégénère. Dans ce polar contemporain, on note un saisissant contraste entre les avaries du héros et le calme intérieur du personnage, dont rien ne semble en mesure d'ébranler sa stature. Le dessin suit cet état d'esprit avec des très nerveux et épuré. On s'attache assez rapidement aux personnages marginaux qui ne demandaient qu'une vie tranquille, et pourtant, le sort a décidé de s'acharner sur eux. Et quand de l'argent est en jeu, les plus bas instincts ne tardent pas à s'exprimer.