Happiness dans ta gueule
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 14 Septembre 2022
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7/10

Scénario : Emmanuelle Uzan
Dessin : Pascal Valty

Pour se débarrasser d’un boulet, Nathalie Leboeuf invente un concept relationnel très particulier. Elle se sent contraint d’aller au bout de son idée. A sa grande surprise, tout fonctionne ou presque.

Nathalie Leboeuf alias Mae de Wintour rencontre Ryan Gosseline et ce n’est pas le grand amour. On assiste à une tentative de séduction d’un gros beauf dans sa splendeur. Tout sent le faux aussi bien dans ces paroles que son attitude que ses vêtements. Elle décide de se jouer de lui. « Je veux éliminer le concept de « gens » de notre société. Et pour y arriver, j’apprends aux gens sympas à s’affirmer en chiant sur les autres » (p. 15). Elle va aller au bout de son concept que l’autre soutient. Puis elle fait des tourner au début dans des petites salles pour finir dans un zénith. Le succès est au rendez-vous. Par conséquent, elle rédige un livre qui se vend comme des petits pains. Malheureusement, elle ne gagnera rien de tout cela puisque l’abruti garde tout pour lui et s’approprie son travail. Un parcours d’une rencontre improbable qui tourne en jus de boudin. Un contrepied flagrant aux ouvrages de développement personnel. D’habitude, on vend de l’écoute, de la bienveillance, du partage… Et là, on prône le narcissisme, l’égocentrisme et la violence. Etonnamment, cela prend. On ne s’étonne qu’à moitié car il n’est pas si difficile de rencontrer des gens qui prône le moi avant tout facilement, en dehors des adolescents bien entendu. Que serait le monde si tout à chacun revendiquait son égo avant tout? Aucun doute que la violence deviendrait chose courante. Alors autant essayer d’en rire. L’absurde est au rendez-vous. Le visage du personnage principal masculin est gratiné. On voit tout de suite la médiocrité qui émerge de lui.

Le style graphique est assez dynamique et proche de la caricature. On est dorénavant habitué à cette identité graphique que l’on trouve dans la bande dessinée plus moderne et féminine. D’ailleurs, c’est pour cela qu’au début, on parle d’un personnage nullipare. « Pour résumer, c’est une nana n’ayant jamais accouché et qui n’ira jamais acheter des fournitures scolaires en août. » (p. 1). Un terme rarement usité, encore moins expliqué et en plus en début d’ouvrage. Il est utile d’enrichir le vocabulaire des lecteurs. Le reste est tout à fait accessible et sans prétention. Pour impulser du mouvement, les bédéastes ont fait le choix de la trichromie avec le rose, noir et blanc. La structure est assez classique avec des gags prévisibles pour la plupart, surtout grâce aux clichés de genre très présents. La lecture se fait aisément sans pour autant rire. On esquive un sourire ici ou là. Néanmoins, on passe un bon moment, léger et c’est suffisant. Toutes les BD n’ont pas vertu à être mémorables.

VERDICT

-

Une lecture anti développement personnel qui change les idées. Une aventure mignonette entre une idée qui devient un projet rentable, mais pas pour toutes les parties prenantes.

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