Des exécutions massives de trafiquants de drogue ont lieu quotidiennement à Hong Kong. L'inspecteur de police Shek (Anthony Wong), qui aime se battre, a été chargé de mener l'enquête. Pendant son temps libre, il retrouve son ami Tsui Chik (Jet Li), un jeune homme apparemment introverti qui travaille dans une bibliothèque. Lors d'une de leurs rencontres, Tsui Chik est attaqué dans la salle de bain par un pickpocket, mais Shek vient rapidement à son secours. Tsui Chik a à peine le temps de remercier son ami qu'il est appelé à l'hôpital : un homme risque de se faire exploser le cœur. La bombe, située sous le ventricule gauche, est entourée de nombreux fils autour des vaisseaux sanguins, ce qui la rend difficile à désamorcer. Au cours de l'opération chirurgicale supervisée par l'inspecteur Shek, il reçoit un appel téléphonique de Tsui Chik, qui l'avertit que même si le bon fil est coupé, l'appareil explosera quand même. Tout le monde quitte aussitôt la salle d'opération. Shek ne comprend pas comment Tsui Chik a pu connaître l'existence de cet appareil sophistiqué. Il ignore que Tsui Chik faisait partie de l'escouade 701 , celle-là même qui a fait exploser la bombe. Cette équipe est une expérience de création de super soldats, et leur façon d'opérer est familière à l'ancien membre. Tsui Chik, ayant réalisé que d'autres, comme lui, s'étaient échappés et se déplaçaient désormais parmi les trafiquants de drogue, est déterminé à les arrêter. Incapable de trop s'exposer car cela mettrait en péril sa véritable identité, il décide d'opérer avec le visage recouvert d'un masque noir ...

Le film « Black Mask » de Jet Li est devenu culte en Occident, malgré des résultats décevants au box-office hongkongais. Cela s'explique peut-être par son côté bande dessinée, qui a mieux séduit le public américain que des films plus traditionnels. L'histoire n'est pas complexe et suit un membre d'une équipe d'élite – « l'escouade 701 », dont tous les récepteurs de la douleur ont été retirés pour devenir une machine de combat ultime. Cependant, il a rompu avec son ancienne vie et travaille désormais paisiblement dans une bibliothèque, mais ce n'est qu'une question de temps avant que son passé ne le rattrape ! Une petite armée de surhommes insensibles à la douleur s'est tournée vers le crime, tous sauf un. Black Mask a un ami policier, une petite amie bibliothécaire et une ex-petite amie qui se range du côté de l'ennemi ; peu de problèmes pour un film qui se concentre presque entièrement sur l'action. Nous sommes au festival des gifles, des sauts acrobatiques et des fusillades tonitruantes, et le tout est d'une grande qualité spectaculaire. Le réalisateur a donné au film un rythme syncopé, précis et rapide mais jamais frénétique, les idées visuelles et scénaristiques sont divertissantes et les personnages sont attachants ; que demander de plus ? Comme dans la plupart des films d'action hongkongais, l'histoire passe au second plan et les failles de l'intrigue sont faciles à repérer. Cela irait à l'encontre de l'objectif de ce festival de combats popcorn, et le style du chorégraphe Woo Ping est une fois de plus impressionnant. Le film n'est pas dépourvu de moments grotesques (dans le bon sens du terme), comme celui où King Kau montre à l'inspecteur Shek sa collection de sacs noirs qui contient les cadavres ou les morceaux des membres de sa famille, ou celui de Tracy qui, les poignets liés, joue à des jeux vidéo dans une position plus qu'inconfortable et encore elle qui, après avoir refusé la nourriture que lui apporte "Black Mask", brûle tout le repas.