Birdking est une série de dark fantasy qui a séduit par son univers visuellement somptueux et son récit sombre. Le premier tome nous a introduit à Bianca, l'apprentie armurière, et à l'énigmatique Birdking, un guerrier masqué dont le destin semble lié à la survie de leur monde. L'histoire reprend exactement là où le premier tome s'était arrêté : Bianca et Birdking s'aventurent dans les montagnes pour rejoindre Atlas. Bien sûr, ces montagnes se trouvent en plein cœur de la zone de guerre, les obligeant à se faufiler à travers le camp du Seigneur des Ténèbres pour atteindre l'entrée d'un monde souterrain. Ils retrouvent d'anciens amis et en rencontrent de nouveaux, et un rebondissement encore plus inattendu les attend : la recherche de la mère de Bianca, disparue depuis longtemps ! Mais le drame survient lorsqu'ils doivent s'aventurer sous la montagne – façon mines de la Moria – et s'échapper comme Frodon et sa compagnie. Jusque-là, tout est dans le style du Seigneur des Anneaux ! Birdking est un pur classique de la dark fantasy, et c'est tant mieux. Bianca découvre sa meilleure amie (Amelya) et sa mère (désormais sorcière dans l'armée du Seigneur des Ténèbres) , ce qui n'est pas surprenant. Alors que le groupe s'agrandit et s'aventure dans les souterrains, de nouvelles horreurs les attendent. Atlas sera-t-elle enfin la sécurité qu'ils recherchent ?

Ce tome est principalement consacré au périlleux voyage de Bianca et Birdking à travers les montagnes, où ils découvrent l'existence d'un ancien empire en ruines, vestige d'une bataille historique. À l'instar du précédent tome, cette série n'hésite pas à développer son univers avec soin, de manière subtile et sans excès d'explications. Si l'histoire ne propose rien de plus qu'un cadre de dark fantasy classique, elle n'en reste pas moins divertissante et bénéficie des superbes illustrations de CROM, influencées par Mignola et McLean. Daniel Freedman nous offre une histoire qui, sans être d'une originalité folle, reste captivante. Pleine d'imagination et d'émotion, elle donne toute sa force au récit. Le scénario est bien rythmé, alternant les séquences d'action intenses et les moments d'introspection et de dialogue qui délivrent les indices sur le lore. Freedman gère habilement la révélation d'informations, maintenant le suspense sur la véritable nature du monde. Sans oublier les superbes illustrations de Crom, à la fois amusantes et inquiétantes. L'équipe créative est au sommet de son art, et ce tome témoigne d'une maîtrise bien plus aboutie. Crom combine une esthétique fantasy classique avec une énergie et une approche très modernes. La palette est souvent sombre et saturée, alternant entre les tons chauds du désert et les ambiances froides et menaçantes des ruines. Le travail sur l'éclairage est remarquable, renforçant le côté dark fantasy et l'atmosphère lourde du récit.  Les scènes d'action sont extrêmement dynamiques et fluides. Crom utilise des effets de vitesse et des lignes agressives qui donnent une impression de puissance brute, notamment lors des combats impliquant le Birdking. Le character design et l'architecture des décors sont originaux et marquants, allant de créatures inquiétantes à des armures imposantes.